Paru sur le site de la Solitaire du Figaro le 09/09/2021
Au terme d’une étape de 4 jours intense et très disputée, Pierre Quiroga vient de couper la ligne d’arrivée en Baie de Morlaix, à 11:59:54 après 3 jours 23 h 59 mn et 54 sec de course. Il s’adjuge sa deuxième victoire d’étape sur cette Solitaire du Figaro.
En tête depuis l’archipel des Scilly, le méditerranéen au tempérament d’attaquant a choisi hier de forcer sa nature pour se résoudre à se mettre en position de défenseur et tenter de contenir les assauts de ses poursuivants. La bataille n’a, en effet, jamais été aussi serrée que sur cette troisième étape ; la flotte a toujours navigué groupée.
Fatigué et lassé, Pierre confiait au petit matin avoir l’impression de vivre un film d’horreur. Gageons que la délivrance, la joie et la saveur procurées par cette nouvelle victoire sont à la hauteur de l’engagement, l’abnégation et la combativité dont le skipper Macif 2019 a su faire preuve tout au long de ces 624 milles entre Fécamp et la Baie de Morlaix. Cette nouvelle victoire d’étape lui permet, aussi, de conforter sa place de leader au classement général provisoire.
« Une étape de dingue, de A à Z ! On a commencé avec une super première journée, très calme et ensoleillé, au portant… Juste avant le premier resserrement après Longships. Il y a eu plein d’autres, jusqu’à la dernière nuit… Cette nuit, c’était vraiment les ténèbres, Dark Time !
Je me suis dit qu’il fallait que je fasse ma course, en pensant que l’ouest allait passer. C’était dingue de voir les bateaux si proche à l’arrivée et me dire que j’allais gagner.
Quand tu es sur un petit nuage comme ça, c’est magique. Il y a un peu de calcul, un peu de feeling, un peu de chance… J’étais pourtant hyper fâché contre moi après Saint Gowan, j’ai fait n’importe quoi. Je l’ai pris comme une alerte, je me suis ressaisi et tout s’est ensuite passé à merveille. J’ai appuyé sur le champignon, j’ai mis de l’intensité et c’est passé. Dingue ! J’ai pris les bonnes décisions, toujours à l’attaque ; même si au départ j’avais un peu peur de cela. C’est trop bien de pouvoir rester soi-même malgré la pression ».