Communiqué de presse n°4 : après la grande lessiveuse, Sea, Sun and SNIM !

Posté dans : A-N Non classée
SNIM 1966-2016
Après la grande lessiveuse, Sea, Sun and SNIM !

On s’était quitté sur la flamme, l’envie et la pointe de stress des uns des autres à l’approche de la Grande Course. La flamme s’est rapidement consumée, laissant place à une grande course enlevée, avec des conditions musclées, mais surtout une deuxième partie de course sportive voire de haute voltige, qui a usé les organismes ! Les derniers ont franchi la ligne sur le coup des 2h du matin !
Cette deuxième journée, qui s’est déroulé sous un grand soleil, dans un petit temps a offert un peu de répit aux équipages.

Casse, castagne et calvaire sur Cassidaigne !

“Au final, on a fait le chiffre d’affaire du pub, c’est moins cher qu’un spi éclaté…“ Le petit mot du matin au café, de Pierre-Alain Tocci (Tahina Socafluid – IRC3) l’un des cinq black flag de la journée d’hier, a pris tout son sens, après le large tour du d’horizon sur les pontons. Gilles Pagès (Tip), qui a pris la 3e place en IRC 3, et présent sur la SNIM, “uniquement pour la gagne“, abonde. “On s’est régalé pour aller jusqu’à la bouée de l’île verte, mais au retour, on s’est bien mouillés. Notre option terre n’a pas payé puisque les deux Sun Fast terminent devant nous. Nos concurrents directs ? Pierre-Alain, je lui ai dit : « Ne regrette pas, tu n’as rien cassé… » Ça va être plus compliqué pour Jin Tonic, qui fait la course, malgré un black départ. Donc il ne peut pas retirer la manche, et en plus, il déchire son spi.“

Long calvaire pour les catalans d’Arouel, derniersarrivés après 2h du matin et près de 11h de navigation dans le dur.

Des allures de Volvo…

Du côté des grandes unités, la bouée à contourner, signe du retour, avait été jetée aux Embiez. Si la première partie de la grande course a été unanimement plébiscitée par l’ensemble des marins pour son côté fun, le retour sur Marseille devait prendre l’allure d’une galère au propre comme au figuré, avec des creux de quatre mètres et des pointes à 40 nœuds ! “On a eu une mer très hachée, explique Philippe Faure, président du comité de course. Certains ont fait relâche à Bandol ou à La Ciotat, pour ne pas prendre de risques…“ Les autres ont joué !

Même SFS II, taillé pour ce type de situation, s’est malgré tout trouvé à plusieurs reprises avec le pont submergé par les vagues. “SFS II est un bateau extraordinairement marin“ témoigne Guillaume Florent. “Ce fut une course au demeurant très amusante, dans une ambiance musclée qui rappelle la Volvo Ocean race,  où nous avons été amenés à négocier tous les types d’allures.“

Si on s’est bien amusé sur SFS, la “navigation Volvo“ n’a pas fait rire tout le monde. “Avec 20/22 nœuds, on s’est éclaté sur le grand bord de portant jusqu’aux Embiez, raconte Mickaël Mergui, vainqueur en compensé, qui découvre peu à peu le TP52. Quant au retour, une autre histoire. “On a pris des gerbes d’eau sur le pont, comme sur la Volvo, avec des claques à 37 nœuds. A partir de Cassis, on a préféré jouer la sagesse pour ne pas prendre de risques et arriver entiers. Ce qui est certain, c’est que l’on découvre le bateau, et qu’au niveau sécurité, on a vu beaucoup de choses…“

Avec un homme à la mer pendant une vingtaine de minutes – pas le moindre bobo – Arobas 2 a frôlé la catastrophe. Michel Gendron, skipper d’Adrenaline, a chuté sur le pont et s’est cogné le visage, lors d’un empannage musclé vers Cassidaigne. Le bateau a rallié La Ciotat pour le confier aux pompiers. Le Marseillais s’en tire avec six points de suture et une grosse contusion au visage.

J’ai vu beaucoup de monde ce matin, témoigne Estelle Chollier, somatopathe qui a installé son cabinet éphémère, sur la SNIM. Cervicales, épaules abimées, contractures musculaires dues aux froid et à l’effort physique, mal de dos lombaires…“

N’en jetez plus, la coupe est pleine !

Même son de cloche du côté de Joël Xiberras, skipper de Glen Ellen V, vainqueur en IRC2, savoure, ce matin, en attendant de repartir. “La descente sous spi a été très chaude, avec des claques à 40 nœuds et il y a eu une belle bagarre entre les trois A40RC, et notamment Team Chalet du Soleil, avec qui on a fait un chassé-croisé. Il y a eu beaucoup de casse sur cette course, avec des spis déchirés, nous, un problème de foc…
Sacrée mise en bouche !

Journée de rêve sur Marseille

Grand soleil ! Les quarante nœuds, le froid et la houle qui ont battu les bateaux toute la nuit sont oubliés, effacés par le ciel bleu, et on regretterait presque que le vent soit si timide en cette matinée printanière. Les bateaux piaffent derrière les bouées et attendent le départ qui recule et recule encore, faute d’air. À midi le go est enfin donné, le thermique se lève et se stabilise à 10-12 nœuds en Sud-Est. Georges Korhel, président du comité de course des IRC 4, raconte : “c’était une journée de rêve, avec des conditions comme la SNIM est capable d’en offrir. Nous avons pu envoyer trois manches dans l’après-midi, avec 43 bateaux sur l’eau ce qui est considérable : la ligne des bateaux faisait près de 550 mètres !» Pas d’accident à déplorer pour une flotte aussi importante, et pour cause ! Georges, qui est aussi le Principal Race Officer des Voiles de Saint-Tropez,  poursuit : “Le niveau global est plutôt bon et assez homogène, et la mer était superbe, sans cette houle qui nous avait tant gênés hier.“

Dans ces conditions de navigation idylliques, Sun Day de Frédéric Nicaise termine la journée avec une belle petite avance sur Meltem de Laurent Sagols. Le Catalan est en embuscade à mi-SNIM !

Bruits de pontons

Fidèles !

Forcément, cinquante ans, ça se fête ! Et du coup, pour nombre de marins présents, c’est le moment de faire un petit bond dans le passé ! “C’est parti pour ma 35e SNIM“, évoquait Yves Ginoux, skipper de Week-end Millionnaire (Farr 36 – IRC3), avant le départ de la grande course, qui se souvenait en avoir remporté dix. Autre fidèle de l’épreuve marseillaise, Jacques Bureau sur Chili Pepper, qui a pris une très belle 4e place sur la grande course. “Ça fait quarante ans que je viens sur la SNIM, j’ai fait ma première en 1976, je courais sur Mandrake et Magicien…“ Dominique Tian (Glen Ellen V), de son côté, très satisfait de sa victoire en IRC2 sur la grande course, se remémore les années 80, avec la grande course qui menait les concurrents jusqu’à Porquerolles. “C’est bien d’avoir renoué avec cette grande tradition de la SNIM…“

Des bancs du lycée au pont des voiliers…

Hugo Besson et Félix Berger ont 17 ans et préparent leur bac. Seulement aujourd’hui, pas d’annales ni de révisions mais des voiles, des bouts et des drisses : pour la deuxième année, ces deux copains vont disputer la SNIM sur Aïda. Les deux jeunes licenciés de la SNM, habitués du Jod 35 et du Salona 42 du club, ont fait en douceur la transition habituelle du dériveur à l’habitable, et là où la plupart de leurs contemporains marseillais se partagent entre le foot et la PS4, ils sont des passionnés de voile depuis leur plus jeune âge. Félix explique “La voile pour nous, c’est l’ambiance, les sensations, le plein air, les valeurs du sport et l’esprit d’équipe…“ Et la SNIM, où la plupart des concurrents sont pourtant des marins aguerris ? “Nous sommes surtout très sensibles… à l’après-SNIM !“ sourit Hugo. Autant, sur mer, personne ne se fait de cadeaux et la compétition est acharnée, autant une fois à quai l’ambiance est très conviviale, une véritable marque de fabrique du club.“ Quant au futur, nos deux jeunes comptent bien ramener leurs amis pour la 52e édition de la régate et évoquent -un peu rêveurs- des projets d’achat de voilier. Mais pour l’instant, on est quand même tentés de leur répondre : Passe ton bac d’abord ! 

CP à télécharger en PDF ici

https://vimeo.com/160466240
PARTAGER