Lili Sebesi, habituellement barreuse en 49er FX avec Albane Dubois au Pole France Voile de Marseille, a participé la semaine dernière au “Championnat de France Glisse” qui se déroulait à Marseille (Stade Nautique du Roucas Blanc) en Open 5.70 Elles ont recruté pour l’occasion Marie Dereviers, monitrice diplômée d’Etat formée à La Nautique ! Leur objectif était de tester un nouveau support et d’ajouter de la complémentarité à leurs pratiques… sans toutefois mettre de côté leur esprit de compétition !
“Ça y est, le Championnat de France s’est achevé Vendredi et c’était une semaine…difficile. Nous finissons 17ème au classement général sur 29 bateaux inscrits.
C’est dur de naviguer derrière sur un bateau que nous ne connaissons que très peu.
Troquer notre 49er contre un Open 5.70, c’est comme passer d’une formule 1 à un semi-remorque ! Ça change quelques sensations, les temps de lancements, etc…et dans des conditions très légères, nous avons eu du mal à nous en sortir.
Bref, nous avons été en difficulté sur les départs et aussi fait pas mal d’erreur techniques. Mais le bilan, c’est qu’on a tout de même accompli l’objectif de régater de nouveau (nous n’avions pas régaté depuis la dernière coupe du Monde en Juin en Angleterre) et de parler tactique, communication et règles de courses avec Albane et Marie. 🙂
Le premier jour, incroyable mais vrai, il y avait du courant à Marseille ! Avec un anticyclone proche de Marseille, c’était petits airs et pression atmosphérique élevée au programme.
On avait donc ce qu’on appelle une marée barométrique (dû au gradient de pression) qui générait un courant dans la rade.
Et comme il y avait plus de courant que de vent, les bateaux qui matérialisent la ligne de départs n’étaient plus du tout dans l’axe du vent.
Pas simple dans ce cas de faire nos routines de repères à terre et de se placer sur la ligne avec des bateaux qui bougent en permanence. Il y a eu beaucoup de « rappels généraux » (quand une grande partie de la flotte coupe la ligne avant le TOP et que le comité de course n’arrive pas à identifier précisément ceux qui étaient au-dessus) ; et de départs sous pavillon noir, c’est-à-dire que si nous coupons la ligne dans la dernière minute avant le TOP, nous ne pouvons carrément pas prendre part à la manche et nous sommes classés BFD (=Dernier + 1 point).
Et petites navigatrices méditerranéennes que nous sommes, nous nous sommes fait avoir comme des bleues avec ce courant qui nous montait sur la ligne, en coupant la ligne avant le top. Même si au dire de Xavier Rohart qui était sur l’eau, toute la flotte était au dessus…
On attaque donc ce Championnat avec une manche de 11 et une BFD (Black Flag Disqualified). Dur dur de commencer un championnat avec une manche comme ça.
Mais on ne se démobilise pas et on se dit qu’il y a 4 jours pour remonter.
Le comité de course décidera malheureusement de ne pas nous faire courir la 3ème manche initialement prévue alors que les conditions s’y prêtaient et qu’on avait passé 40 minutes à s’entrainer en attendant que les autres courent cette 2ème manche.
La difficulté quand on sait qu’on a grillé sont joker dès le premier jour c’est de réussir à rester agressif sur les lignes de départs sans prendre trop de risque pour autant. Prendre un bon départ en voile, c’est déterminant pour pouvoir réaliser son projet tactique sans subir. Et effectivement le 2ème jour, on a un peu manqué d’agressivité sur les départs.
On prend quand même quelques bons départs ensuite, surtout le 3ème jour, qui se concrétiseront par des manches correctes.
En terme de placement, on sent qu’on a des bonnes bases par rapport à la flotte mais le fond de vitesse n’est pas très présent et comme la flotte est compacte, on a du mal à se sortir des situations.
Le Jeudi, c’était des conditions plus ventées et on a commencé à avoir des sensations de glisse au vent arrière mais au près, on sentait qu’on avait encore un bon déficit de vitesse pour pouvoir jouer devant. C’est frustrant, mais on ne peut pas non plus devenir Championnes de France en mettant le pied sur le bateau une seule fois.
Quelque chose de très intéressant pour nous cette semaine, ça a été d’être confrontées à une flotte plus jeune et moins mature que dans l’olympisme. Ça réagit très différemment à tout ce qui est règles de courses. Quelques petits jeunes plein de fougue viennent se placer là où ils n’ont pas du tout le droit au départ, il y a beaucoup de fautes sur l’eau et ça réagit très peu à un envoi au lof par exemple (quand le bateau au vent doit se rapprocher du vent pour réagir à l’action d’un bateau sous le vent).
On préfère ne pas changer nos « bonnes habitudes » de respect des règles pour une semaine de Championnat mais c’est vrai que c’est des choses à prendre en compte dans nos placements par rapport à la flotte au départ et même après en manche. Ça fait bizarre au début.
Bref, ça reste une super expérience d’avoir touché à autre chose et on n’a aucun regret de l’avoir fait !”