“C’est à l’intérieur du pavillon flottant de La Nautique que Michel Bigoin a reçu la médaille d’Officier de l’Ordre du Mérite Maritime jeudi 9 mars des mains du contre-amiral Georges Prud’homme. Titulaire du grade de Chevalier depuis 2016, cette nouvelle nomination remet en lumière le rôle unique de cet architecte naval, discret mais éminent, qui a contribué à écrire une page majeure de l’histoire maritime française.
Un remarquable ancrage marseillais
S’il a réalisé la plus grande partie de sa carrière à partir de Marseille, où il réside depuis plus de 65 ans, Michel Bigoin n’en a pas moins vécu toute la première partie de sa vie entre la région parisienne et la Bretagne, d’où sa famille est originaire. Né en 1930 à Toulon, le fringant nonagénaire passera ainsi plus d’une dizaine d’années en Ile de France avant de remettre le cap au sud à l’âge de 25 ans pour ne plus en partir.
Sociétaire et membre d’honneur de La Nautique, l’architecte naval a notamment supervisé la restauration du Pavillon Flottant au cours de laquelle les œuvres vives furent recouvertes d’une coque en contreplaqué plastifié. Ce choix technique judicieux a permis de maintenir en excellent état le bâtiment, âgé de 124 ans, inscrit à l’inventaire supplémentaire des objets mobiliers classés parmi les Monuments Historiques.
Un parcours exceptionnel
L’évocation de la carrière de Michel Bigoin est un véritable voyage dans le monde maritime d’hier et d’aujourd’hui. Beaucoup de ses réalisations ont fait date, de la construction du prototype français du 505 en bois moulé à l’extraordinaire quatre mâts Club Méditerranée d’Alain Colas – devenu par la suite le somptueux Phocéa de Bernard Tapie, en passant par Pen Duick V d’Éric Tabarly, pionnier des bateaux à ballast à eau de mer. Moins connus peut-être du grand public, les Flying-Forty, Samouraï, Mikado, Karaté, Koala sont également quelques-unes de ses extraordinaires réalisations.
Son aventure reste une des plus belles réussites dans le monde maritime actuel”.
Maguelonne Turcat