Le mistral a fait sa traditionnelle apparition pascale. La sagesse a prévalu avec l’annulation des courses. Sur les pontons, on répare, on scrute le pavillon et les prévisions météo. L’occasion de rencontrer les deux protagonistes d’une histoire qui a fait le tour du Monde, et qui naviguent ensemble sur la SNIM !
C’est peut-être la belle histoire de cette 53e SNIM. Les retrouvailles entre Kito de Pavant et Jean-Charles Rougeulle. Le premier chapitre s’écrit au fin fond de l’Océan Indien, quand Bastide Otio, le classe Imoca du Héraultais, engagé sur le Vendée Globe 2016, percute un cachalot. Appel de détrese du marin. L’histoire et surtout les images font le tour du Monde. Sur le navire océanographique Marion Defresne, le seul bateau dans les parrages qui vient à son secours, Jean-Charles Rougeulle, officier de la marine marchande, fait la connaissance du naufragé de Pavant. Les semaines qui suivent, à bord, leur permettent de nouer une belle amitié qui les amène au 2e chapitre de leur histoire. “Jean-Charles que je n’avais pas vu depuis tout ce temps, m’a proposé de venir faire la SNIM sur Groupe Comat, son Grand Soleil 43. Et j’ai accepté volontiers… Après une grande course intéressante sur ce plan d’eau magique à la fois compliqué et tactique, on a enchainé hier, par des bananes avec du très bon et du moins bon.“ En ce dimanche de Pâques, les deux hommes ont refait le monde, comme l’ensemble de la flotte qui a fait des ronds sur les quais.
“Les conditions météo ne sont pas favorables“, justifie Philippe Faure, sur le coup des 15h30. “On a entre 23 et 28 nœuds et surtout, il y a beaucoup de mer, très formée. Si ces conditions apparaissaient en milieu de régate, on pourrait courir. Mais implanter tout notre dispositif, ça pourrait être critique au niveau de la sécurité, notamment sur les phases de départ, car tous les bateaux sont côte à côte. C’était vraiment juste. Donc on a préféré repousser à demain matin et avancer d’une heure, avec une première procédure de départ à 10h.“
“Je suis dégouté que ça ne sorte pas, on aurait fracturé des cerveaux, c’est des conditions pour notre bateau“, soupire un équipier de Tonnerre de Glen, quatrième au général. Une place peu en phase avec les ambitions de la “maison Glen“. “On sort d’un gros chantier d’hiver, reprend Eric Daher, le boat captain, il manque encore de la coordination entre les équipiers avec une partie de l’équipage qui a changé. La semaine dernière, sur le challenge Florence Arthaud, on a cassé une bôme. Heureusement, Speedy nous a prêté la sienne, mais elle dépasse d’un bon mètre et c’est super chaud sur les empannages.“
Histoires de bateaux des uns et des autres qui ont subi et passé le temps sur les pontons de la Société Nautique de Marseille
“Mais de toute façon, la SNIM, c’est toujours venté“ rigole Marc Pajot, quelques minutes avant l’ouverture du bar, à l’heure du goûter. Michel Delestang navigant sur Rostanbar 2 et habitué de la SNIM, savoure ses résultats, avant l’ultime journée qui sacrera neuf équipages. “Les deux bateaux de notre club de l’association Nautique de Saint-Mandrier, font 1er et 2e. On est très contents avant cette dernière journée cruciale.“ Mise à disposition à 10h.
Les Parisiens aiment la SNIM !
Neuf bateaux 100% parisiens garnissent la flotte des Grand Surprise alignée par Loïc Fournier-Foch. Quatre d’entre eux sont licenciés sous la bannière “Ya D’la Houle“, les marins de la capitale ont un comportement honorable avec une quatrième place pour Thalès Elancourt. “Habituellement, nous allons en Bretagne, explique Frédéric Conti. C’est notre première SNIM, et on a envie d’apprendre à courir à Marseille, car les conditions météo sont toujours très spéciales…“