Article paru sur le site de la Solitaire du Figaro le 1er septembre 2021
>> En franchissant la ligne ce mercredi 1er septembre à 08h 43m 45s à Fécamp, le skipper du Figaro Beneteau 3 Skipper Macif 2019 est le premier à boucler cette deuxième étape de la 52e édition de La Solitaire du Figaro. Au terme de 490 milles menés tambour battant, le sudiste a pris la tête lundi matin en arrivant sur la pointe de Bretagne. Il a tracé ensuite une route originale au près, au milieu des cailloux et le long de la manche où, jusqu’aux dernières heures de course, il a choisi de prolonger sa route vers le sud, là où ses poursuivants sont restés beaucoup plus nord. Grâce à une bonne vitesse et des trajectoires inspirées, il a réussi à contenir les assauts de ses poursuivants.
”C’était dur dur dur ! À la fin, je me disais que ça n’allait jamais finir… Ce que je retiens, c’est que j’ai rempli mon contrat. L’objectif c’était de remporter une victoire d’étape, c’est chose faite. Sur la première étape je ne suis pas passé loin avec une deuxième place. Là, sur une étape aussi compliquée, avec les courants, les virements de bord, c’était vraiment le cumul de tout ce qu’un marin doit savoir faire. Je suis étonné et ravi d’avoir remporté cette étape d’une si belle manière !
En début de saison, sur la Solo Maître CoQ, je gagne en partant tout seul dans mon coin. Là c’est un peu la même chose. C’est comme ça que je m’amuse et j’avais envie de m’amuser sur cette étape. J’ai senti qu’il y avait une porte, les planètes étaient alignées, j’ai foncé et ça a marché !
L’objectif global sur cette Solitaire reste d’être dans un top 5 ou un podium. La victoire d’étape est cochée, mais je vais continuer d’attaquer ! Je vais naviguer avec moins de pression car mon objectif principal est rempli. Le classement général, j’y pense mais chaque chose en son temps, je vais d’abord savourer cette victoire. Ouvrir la voie dans les cailloux à L’Aber Wrac’h pour une méditerranéen, ce n’est pas évident ! Mes 6 années d’expérience ont payé.
On était cramé dès le lundi. Je me suis dit qu’on allait calmer un peu le jeu pour plus tard avec Guernesey et toutes les îles, le Chat, le raz Blanchard… Il fallait être en forme. Cette nuit je n’avais plus d’énergie, j’ai fait plein de bêtises à l’arrivée, je suis cramé. J’ai les yeux qui piquent et mes muscles me disent d’aller dormir. Passer en tête au raz de Sein et au raz Blanchard, devant les meilleurs figaristes, c’était une émotion forte ! Il fallait la contenir pour rester serein.
Xavier Macaire était bien dans le match, de mon côté je remercie mon bateau car il n’a pas pris de filet. J’ai pris une bouée mais elle s’est vite extirpée. Quand on fait du rase-cailloux, il faut compter sur sa bonne étoile, et aujourd’hui elle est avec moi !”