En septembre 2019, nous avions pris la mer pour caboter le long des côtes corses et italiennes. L’idée était de profiter de l’après saison pour retrouver les mouillages solitaires et les couleurs vives propres aux atmosphères hivernales. Naviguer aussi parce qu’Aloha ne manque pas de nous rappeler qu’un bateau, c’est aussi fait pour manger des milles.
Et puis, il y a eu le confinement, l’interdiction de naviguer.
Et puis, il y a eu la fin du confinement et les restrictions de circulation.
Mais il y a eu aussi la joie de larguer les amarres dès que possible et redécouvrir la mer propre et limpide de l’Île d’Elbe, de la côte corse, de l’Italie en mai et juin.
La frénésie de la côte d’Azur en juillet aussi.
Bref, dès le mois de septembre, la folle envie de repartir achever ce qui n’a pu être fait l’hiver dernier.
Et il y a eu les coups de vents successifs de septembre. La tempête qui a dévasté la vallée de la Roya et les Alpes Maritimes.
L’attente interminable d’une fenêtre météo pour larguer à nouveau les amarres.
Ouf, le 14 octobre, 24 heures de calme prévu. Partis à 11 heures du Vieux Port, nous arrivons au mouillage de nuit à la presqu’île de Giens à 20 heures. Tout à la voile, bien sûr. Re-coup de vent le lendemain et le jour suivant. Peu importe, le mouillage est en béton, à la Badine.
Des copains nous rejoignent pour quelques jours, histoire de partager ensemble les mouillages qu’on affectionne tant entre Porquerolles et Saint Raphaël. Surtout en cette saison. L’eau à 18° et l’air guère plus au plus chaud de la journée. Mais un petit nettoyage de la sous marine s’impose avant les froids plus soutenus qui nous attendent. Brrr…
Le 19 octobre, nouvelle fenêtre météo pour traverser. On débarque les copains et cap au 094.
On nous avait prévenu, la tempête de septembre a rejeté quantité d’arbres et d’objets à la mer. Des bouteilles de gaz, des roues de voitures, des bâches… On les croisera tout au long de la traversée. Notre appréhension : trouver un corps à la dérive. Il n’en sera rien. Mais un madrier et un arbre nous heurteront, un de jour et un de nuit. Aloha a la tête dure et l’inspection à fond de cale ne donnera pas matière à s’inquiéter outre mesure.
Depuis, coup de vent à l’est, on se planque à l’ouest, et vice versa. Les infos de la terre nous parviennent. Pas rassurantes pour nous comme pour tout le monde imaginons-nous. Mais cette année, on lâche rien.
Selon la formule bien connue, « la suite au prochain numéro ».