Jour 1 : bruits de ponton

Jour 1 : bruits de ponton

Si l’on se promène sur les quais de la Ciotat, on ne peut que remarquer que les pontons bruissent inhabituellement : les génois se replient, les drisses sont lovées soigneusement… Pas de doute, nous sommes au coeur d’une régate de voiliers de tradition.

Les 25 bateaux sont partis ce matin de la Société Nautique de Marseille et reviennent sur leurs impressions de la journée : 

Bruno de Massiac, sur Mauresque, nous  raconte : « Aujourd’hui nous étions trois à bord au lieu d’un équipage habituel à 7 ou  8 ! La journée fut donc bien physique, jusqu’à barrer avec une écoute de grand-voile entre les orteils, mais nous sommes parvenus à rester manoeuvrants, puisque nous arrivons 2è de notre classe et 3è en temps réel. C’est un vrai plaisir de pouvoir courir avec des classiques ; nous sommes un plan Mauric de 1973, avec une coque plastique donc, mais sur la Calanques Classique nous avons l’opportunité de courir dans la classe « Esprit tradition » ce qui nous permet de nous régaler parmi les coques en bois.»

Sur Mataki Terani, le sourire ne quitte pas les trois membres de l’équipage, ravis qu’ils sont d’échapper à la grisaille parisienne pour un week-end. Hervé Fradet, professeur de philosophie à Sciences-Po Paris navigue avec ses deux filles de 13 et 17 ans, Rose et Agnès, et manœuvre un bateau qu’il qualifie lui-même d’«émouvant» : « Ce bateau, qui vient chercher ses origines dans les barques grecques, a été conçu par un américain, John Hanna. C’est donc la Méditerranée avec le point de vue de l’Amérique, le pointu vu à travers l’Atlantique. Il a été conçu en 1929, l’année de la grande crise, et je l’ai acheté à mon tour pendant la crise financière : une manière de protester !», sourit-il. Et sur l’eau ? “Nous tenons beaucoup à notre place traditionnelle de bons derniers, et nous l’avons fort heureusement conservée aujourd’hui.”  Il y a de beaux joueurs !

Arrivée en bout de panne : voilà Thistle –  c’est-à-dire Chardon en anglais. Son équipage le revendique fièrement : c’est le bateau qui pique ! Le plus vieux de la flotte, le plus petit… mais qui vient de décrocher une deuxième place dans sa catégorie dans la manche du jour. Sur Thistle on navigue en famille : les parents et le fils. « C’est un bateau très physique, mais quel bonheur ça a été, cette navigation d’aujourd’hui ! Entre le décor et le temps, c’était parfait et nous sommes ravis.»

Les premières chaleurs de l’été se font ressentir, le temps est au beau fixe, les 10-15 noeuds de mistral permettent à la flotte d’avancer, et d’avis unanime, le vin du partenaire Les terres de St Hilaire a été très apprécié pour rafraîchir les esprits.

 

A suivre demain pour la suite de la course !

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