Pierre Quiroga : la relève des figaristes

Pierre Quiroga : la relève des figaristes

Posté dans : Actus-News, Pierre Quiroga

Un bel article est sorti dans Voiles&Voiliers sur le jeune figariste qui a rejoint la Nautique en Janvier. Morceaux choisis…

Voilesetvoiliers.com : À l’origine, le CEM est une idée de qui et comment s’est-elle construite ? 

Camille El Bèze, journaliste voile : Kito de Pavant après sa victoire lors de La Solitaire du Figaro en 2002 a fédéré plusieurs coureurs méditerranéens comme Gilles Chiorri, Nicolas Bérenger, Laurent Pellecuer, Marc Emig, Jean-Paul Mouren, Christophe Arthaud… qui cherchaient à s’entraîner puisque c’était la grande époque des centres d’entraînement pour devenir plus performant. Ce regroupement a convaincu le Yacht-Club de La Grande-Motte qui a créé cette structure, avant que le CEM devienne un organisme indépendant. À la base, c’était donc une association vouée à rassembler les skippers méditerranéens en leur proposant des parcours entre trois bouées avec un entraîneur, pour se mesurer et partager leurs connaissances.

Voilesetvoiliers.com : Et cela a regroupé tous les coureurs méditerranéens ?
C. E. B. : Oui, parce qu’il n’y avait rien ! La région était plutôt axée sur la voile olympique et la voile légère avec Antibes, Hyères, Marseille… Donc au départ, en 2003, c’était essentiellement des solitaires du Figaro. Petit à petit, la structure s’est étoffée en devenant une association avec Franck Citeau comme entraîneur qui était détaché par la mairie (désormais en charge des Nacra 17 pour les jeux Olympiques de Rio de Janeiro).

Voilesetvoiliers.com : Mais cette association s’est structurée au fil du temps !
C. E. B. : En 2009, cette association reconnue Jeunesse & Sport commence à trouver des subsides auprès des collectivités territoriales, d’abord avec la ville de La Grande-Motte, le Conseil départemental, la Région… Très vite, les Ministes ont rejoint le CEM avec un mode de fonctionnement un peu différent parce que ce ne sont pas des professionnels : les Figaristes ont un programme d’entraînement d’une douzaine de semaines alors que les Ministes ne viennent que certains week-ends à la demande. Le CEM a rapidement eu un label Centre d’excellence régionale par la Fédération française de Voile, puis un label Pôle Espoir en complément du Pôle France-Finistère Course au Large de Port-la-Forêt.

Voilesetvoiliers.com : En revanche, ce n’est pas le même fonctionnement qu’en Bretagne…
C. E. B. 
: Non. Par rapport aux autres sports où il y a des passerelles entre Pôle Espoir et Pôle France, le transfert est avant tout lié à la capacité des coureurs à trouver des financements ! Et puis il y a cette distance géographique et cette implantation régionale avec des profils de coureurs qui diffèrent sensiblement. Nous sommes censés former des jeunes, c’est pourquoi nous avons accueilli l’Artemis Offshore Academy qui a choisi de s’entraîner à La Grande-Motte il y a cinq ans, et le «Skipper Hérault» représenté pendant trois ans par Xavier Macaire.

Voilesetvoiliers.com : Et le soutien de Xavier Macaire, sacré champion de France Élite Course au Large en solitaire 2015 ?
C. E. B. : Le montage de «Skipper Hérault» a débuté avec l’aide du département en 2011, qui a dégagé un budget d’investissement et de fonctionnement pour acheter un Figaro-Bénéteau et sélectionner un jeune en 2012. Le programme s’inspirait de ce qui se faisait en Bretagne ou en Vendée sur deux ans, en choisissant un jeune talent. Mais Xavier Macaire a continué une année supplémentaire avant de passer la main à Pierre Quiroga cette saison.

Voilesetvoiliers.com : Mais vous aviez déjà proposé ce type de stage à des jeunes qui ont émergé ensuite !

C. E. B. : Certes, François Gabart, Paul Meilhat, Sébastien Col, Yves Le Blévec, Alex Pella, Damien Iehl, Phil Sharp, Philippe Presti, Robert Nagy, Christopher Pratt… sont venus au Centre d’entraînement Méditerranée avant de passer, pour certains, à la vitesse supérieure en Bretagne ! Mais aujourd’hui, nous sommes plus proactifs en sélectionnant des jeunes pour leur proposer réellement une formation et un suivi. Avec la volonté de créer une équipe CEM Jeunes en Diam 24, en Mini-Transat, en Figaro… Et le bateau Skipper Hérault est géré par l’association : Pierre Quiroga dispose du bateau et de la logistique pour la saison 2016, mais il doit trouver par lui-même son budget de fonctionnement.

Voilesetvoiliers.com : Les stages que le CEM organise l’hiver durent combien de temps ?
C. E. B. : Ils sont regroupés sur trois jours : accueil le vendredi avec une journée théorique puisque certains n’ont jamais mis les pieds sur un habitable ! Le week-end est vraiment consacré à la navigation avec quinze heures sur l’eau… Un départ le samedi avec un petit parcours en équipage réduit (trois à bord : deux stagiaires, un coureur), puis une épreuve de nuit jusqu’à 2 heures du matin. Le dimanche, de nouveau un parcours de manœuvres pour repartir chacun chez soi le soir. Ces sessions sont autofinancées par le CEM, mais une fois que ces stages ont permis de découvrir de nouveaux talents, nous essayons de leur proposer des navigations grâce à notre réseau pour courir en Mini-Transat, en Figaro, en IRC…

Voilesetvoiliers.com : Pierre Quiroga est désormais le nouveau «Skipper Hérault» !
C. E. B. 
: Il est venu la saison dernière avec une forte motivation pour participer à la Generali Méditerranée l’automne dernier, puis s’est inscrit au Challenge Espoir Bretagne-Crédit Mutuel et finalement a remporté la sélection du CEM. Notre plan d’action décidé en 2014 est clairement orienté vers les jeunes.

Voilesetvoiliers.com : Au programme cette saison ?
C. E. B. 
: Nous aurons huit Figaristes dont un Suédois et un Espagnol, avec douze semaines de stage entre novembre 2015 et mars 2016. Et nous devrions accueillir sept Ministes pour douze week-ends d’entraînement en collaboration avec les Catalans qui montent une base à Barcelone avec Anna Corbella. Et le CEM a fait l’acquisition d’un Diam 24 pour le Tour de France à la Voile 2016 avec un équipage jeune. Enfin, cinq stages sont programmés pour les Trans-Quadra en solo et en double.

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