ESTEREL
Série : 8m JI Aurique H
Catégorie : Époque Aurique
Rating : 219.6
Pavillon : Français
Club : SNM
Port : Marseille
Caractéristiques
Longueur flottaison : 9 m
Maître beau : 2.42 m
Tirant d'eau : 1.8 m
Surface de la voilure au portant : 109 m²
Grand voile : 59 m²
Voile d'avant : 34 m²
Foc : 49 m²
Construction
Chantier : Léon Sebille
Année de construction : 1912
Matériau : Bois
Actualité
ESTEREL 2016 : le bateau reçoit le NEPTUNE DE L’ARMATEUR DE TRADITION DE L’ANNEE pour la Méditerranée !
ESTEREL 2012 : 100 ans et l’accident
Le bateau se présente à Imperia pour finir la saison en beauté : première Vele d’Epoca, Nice, Cannes et Saint Tropez !
Mais, trouver un chantier pour le mettre à l’eau n’est pas simple, le chantier prévu ne pouvant le faire. Bona Fide, l’un de ses prestigieux conçurent italien, se trouve dans la même situation. Orientés vers un autre chantier, par notre ami Beppe Zaoli, les deux bateaux se présentent pour leur mise à l’eau. Le hasard d’une petite retouche de peinture fait que nous devons mettre à l’eau en premier.
Ce chantier, ne souhaite pas utiliser son imposant portique et utilise une grue de 20 tonnes de charge max, sur un camion. À la suite d’une grave erreur de jugement, la grue cabane, le bateau est touché et coulé, mais pas perdu.
La réparation est possible disent les experts, elle est ardemment souhaitée par les propriétaires et le monde de la plaisance. Reste à obtenir gain de cause auprès du chantier et de son assurance, ce qui ne sera peut-être pas simple.
Dans notre lutte pour obtenir la juste réparation des dommages subit lors de cet accident, nous avons besoin de vos témoignages et soutiens.
ESTEREL, inscrit au patrimoine
Si l’Estérel est inscrit au patrimoine, sur le conseil d’Eric Tabarly, c’est que ce bateau est l’unique représentant des 8 M JI d’avant 1924. Son retour sur les plans d’eau est nécessaire et attendu par tous !
Palmarès
Le palmarès Estérel avant 1992 est principalement Marseillais. Il nous est inconnu, mais nous savons que la bateau était la Nautique et apprécié. Des médailles “Estérel ” ont été remises par la SNM aux concurrents de régates anciennes lors de remises de prix.
L’Estérel a participé à de nombreux événements en France :
Les rassemblements bretons de Brest 1992, 2004 et 2012. Il a reçu le prix de la plus belle Voilure AFYT en 1992.
Le bateau a participé en 2011 au rassemblement de Monaco et aux régates de Nice.
L’Estérel a participé à 2 Porquerolles classiques 2004 et 2012.
Les Régates Royales de Cannes ont été nombreuses entre 1992 et 2011. La Nioularge et les voiles de Saint Tropez encore plus nombreuses. Les premières années, c’était souvent un duel entre l’Estérel et Pen-Duick. Deux petits bateaux rassemblés dans le vieux port devant la statue du Bailly de Suffren. C’est avec l’aide d’Erick Tabarly, que l’Estérel a été inscrit au Patrimoine.
Et bien sûr il a fait le plus possible de régates marseillaises depuis des Juris’cup, en passant par des trophées André Mauric, qui en 1992 nous a offert les plans de voilures qu’il avait conservé, et enfin les Voiles du Vieux Port depuis leur début, jusqu’en 2012.
L’Estérel participe, se classe souvent bien dans certaines manches, mais est protégé lors des navigations, comme une vieille dame, avec des bordés et membrures centenaires, par une règle interne qui commande l’abandon dès 15 nœuds de vent au prêt. Nous n’avions pas prévu de règles de sécurité suffisantes contre les mauvaises manœuvres à terre !
2014, l’Estérel est en réparation, avec le souci de conserver le maximum de ses parties anciennes et de respecter encore mieux son allure d’origine.
2015 : l’Estérel re-naviguera, un peu moins ancien par la force des choses, mais toujours aussi beau !
2019 : 2è aux Voiles du Vieux Port
Historique
Estérel, la belle coque centenaire.
Un froid polaire, un mistral à décorner les bœufs, un chantier naval, une élégante coque blanche dont la proue est en travaux. Nous sommes au cœur de l’hiver 2012 et l’équipe de Daniel Scotto plaque avec assurance les bordés sur la pièce d’étrave. Elle vient d’être remplacée après cent ans de vagues et d’eau salée. Estérel, 8mji de 1912 se fait beau pour son centenaire : quelques couples à renforcer, des taquets à déplacer, des vernis à peaufiner, des épissures et de nœuds à mateloter.
Hiver 1912, un froid polaire, un mistral à décorner les bœufs, un chantier naval et une belle coque en cours de construction au pied du fort Ganteaume dans le Vieux Port. Léon GROSSI, sur un plan de Léon SIBILLE, plaque les bordés d’un geste assuré. Estérel est une commande des Frères MICHEL, membre de la Société Nautique de Marseille, pour un programme de régates à Marseille et sur la Côte d’Azur. Le bateau, au brion émergé, à la coque élancée, à la voilure de cotre aurique est d’une élégance rare. Presque un oiseau, né sous le crayon d’un des pères du premier hydravion. Il ressemble tant à Taifun, le médaillé olympique. S’en sont suivi de nombreuses navigations, un changement de jauge, un aménagement de rouf, d’autres modifications pas toujours heureuses et un long abandon au pied de la mairie.
Hiver 1991, un froid polaire, un mistral à décorner les bœufs, un chantier naval et une belle coque en cours de restauration. Sébastien GRALL, jeune charpentier de marine, plaque d’un geste assuré les bordés en pitch pin d’origine et d’une seule longueur. En mai, Loule, le vieux calfat, va rendre à la coque son étanchéité. Elle est dans ses lignes. Le gréement d’origine a pu être redessiné grâce à un certificat de jauge et à des mesures prises par André MAURIC. Le bateau est bientôt à flot pour reprendre sa vie de convoyages, de régates et de rassemblements de Monaco à Brest où il ira en 1992 et 2004.
Hiver 1998, un froid polaire, un mistral à décorner les bœufs, un autre chantier naval, une belle coque en cours de restauration. Sébastien GRALL, maintenant, a son propre chantier et peut donner à Estérel tous les soins pour une remise à neuf plus complète. La quille, l’étambot, les varangues, la carlingue sont refaits. Le calfat est remplacé par un flipotage.
La ténacité de huit passionnés emmenés par Patrick WILLIAMSON, découvreur de l’épave, ont permis de redonner à Estérel sa grâce et son élégance. Depuis, les convoyages, les régates à Monaco, Nice, Cannes, Saint-Tropez, Porquerolles, Marseille, les rassemblements et surtout les nombreux équipiers ne se comptent plus.
En 2001, la vie séparant ceux qui s’aiment, une partie de l’équipe s’est dispersée. Deux sont restés et ont constitué un nouvel équipage de propriétaires. Ils sont cinq, toujours animés par cette envie de sentir jouer la coque en bois dans la risée, toujours inquiets de l’entendre taper dans la vague, toujours fiers de leur mains gonflées et calleuses, toujours heureux de se retrouver pour une séance de matelotage ou de vernis. Membres eux aussi de la Société Nautique, ils se plaisent à tirer le bord du large au soleil couchant dans la rade.
La belle saison 2012, une douce chaleur, une mer belle, la petite risée qu’il aime tant.
Estérel a cent ans.
Ses vernis brillent au soleil, sa coque glisse, ses manœuvres tombent sous la main, sa barre est légère, ses voiles neuves laissent glisser les filets d’air. Les bateaux peuvent-ils être heureux ? Leurs marins certainement. Tout n’est pas simple, mais n’est-ce pas mieux ainsi ? Estérel ne gagne pas en course. Est-ce la faute de cette jauge qui pénalise son caractère de vieux 8mji d’un temps où les formules n’étaient pas encore figées ?
Le plaisir est ailleurs. La simplicité, le charme naturel, un côté un peu désinvolte dans une risée appuyée, le liston un peu trop dans l’eau, une silhouette d’oiseau de mer et surtout cette fierté timide d’être l’un des derniers 8mji Aurique.
