Laurent CAMPRUBI

Laurent Campubri
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Un nouveau défi pour Laurent Camprubi

Chronique de chantier au chevet d’Alizée, le bateau de Laurent Camprubi, membre du Pole course de la SNM.

Le TP 52, issu d’une jauge à restriction, est un voilier d’exception d’une efficacité redoutable.

D’une apparente simplicité sur le pont, les entrailles en révèlent toute la complexité : tringlerie des « moulins à café », capteurs d’efforts du gréement, manœuvres, électronique… ne laissent aucune place au confort. Chaque navigation nécessite dès le retour à terre que chaque membre de l’équipage vérifie le domaine qui lui a été attribué ; nous sommes plus proche de procédures de type aéronautique que ce que nous pratiquons sur nos modestes voiliers.

C’est un instrument à vent exigeant que chacun connaisse sa « partition » sur le bout des doigts. L’équipage est un mélange d’expérience et de jeunesse talentueuse dont les débuts sur cette machine se sont révélés très prometteurs, d’abord sur la course Palerme-Monaco, puis sur les Voiles de Saint-Tropez. Malheureusement, les deux fois ont été gâchées par des problèmes techniques qui n’ont pas permis de terminer ces épreuves.

Fort de ces constats, Laurent et son staff technique ont décidé un refit complet cet hiver, à l’abri des falaises de l’Estaque. Désossage complet de la « bête » à commencer par un spectaculaire déquillage. Lorsque tout aura été vérifié, fiabilisé, une nouvelle peinture sera appliquée, et Alizée pourra briller à nouveau sur les grandes compétitions IRC de Méditerrannée.

Laurent entouré du fidèle Richard et du méticuleux Yannick

 

Insatiable Laurent Camprubi !

Après avoir été champion d’aviron, de moto, de voiture, et s’être lancé dans le marathon, Laurent s’est révélé en voile il y a peu d’années. Intransigeant dans son investissement personnel, ce touche à tout est très vite champion IRC Méditerranée en équipage (IRC4 en 2010, IRC1 en 2013), puis en double (2013 et 2014). En 2014, il intègre le Centre d’Entrainement de Course au Large de Méditerranée (CEM), et poursuit une préparation exigeante en solitaire (Figaro) avec en tête un défi de taille : courir la Generali solo.

Trois fois vainqueur de la Quadrasolo entre 2012 et 2014, cette année 2016 le voit remporter le titre méditerranéen qui lui manquait – celui de champion IRC Solo – à bord de Janie Philip, son fidèle Figaro 2 : 

“Je ne suis pas peu fier d’avoir remporté le championnat IRC Solo Méditerranée 2016 avec mon Figaro 2, qui est un bateau issu de la monotypie et pas franchement avantagé en IRC. 

Je finis premier avec 238 points (31 points devant le second, un JPK 10.10), second des 400 miles de St Tropez (à 41 secondes du premier après plus de 60 heures de course), et gagne la Giraglia Rolex Cup (plus de 3heures devant le second). J’ai également participé à la Quadrasolo organisée par la Nautique, où je finis 5éme dans des conditions météo peu favorables à mon Figaro 2.”

Une belle performance pour ce membre de la Nautique, qui, décidemment infatigable, se lance depuis cette année dans une aventure collective et passionnée : l’Académie des voiles de Méditerranée.

Un projet intergénérationnel qui rassemble, autour du TP52 Alizée dont il a récemment fait l’acquisition, une équipe passionnée et habituée des podiums tels que Michel Cohen ou Richard Sautieux, et des jeunes talents issus de la preparation olympique ou du match race comme Jolan Desserouer ou Dante Chiapello.

Plus d’infos sur ce projet en forme d’aventure humaine à venir bientôt !

Quadrasolo 2016 : des quadra rincés mais heureux.

La Quadrasolo, édition 2016 s’est terminée aujourd’hui vendredi 26 août 2016 par une météo idéale en rade de Marseille, à l’image des 8 courses qui ont eu lieu tout au long de la semaine.

Ils étaient plus de quarante bateaux sur la ligne de départ le 20 août à Marseille, dont 14 en solitaire, et tous (ou presque) quadra. Parmi eux des habitués, bien connus du circuit de IRC solitaire comme Laurent Camprubi membre de la Société Nautique de Marseille, navigant « à domicile » à bord de son Figaro II Janie Philip, premier au classement du Championnat IRC Méditerranée Solo (auquel la course est inscrit) et vainqueur de la Quadrasolo entre 2010 et 2014. Mais aussi des nouveaux venus, comme le duo de Jubilations, le JPK 1010 du YC Camploro venu défendre le nautisme corse et se jauger aux « continentaux » en vue de leur participation prochaine à la Transquadra. Ou encore des amateurs dont c’est même la toute première participation à une régate, à l’image d’Olivier COISNE, « bizuth des bizuths » à bord de Loen Gouez, venu de la SN de St Tropez.

Les uns comme les autres attirés par la promesse d’étapes aussi sportives que conviviales entre Marseille et La Seyne-sur-mer. Promesse tenue : hormis l’étape Marseille-Martigues, annulée à cause du trop fort mistral dimanche 21 août, le reste de la course s’est déroulée dans un vent faible à modéré, parfait pour ces concurrents, qui manœuvrent seuls. « Juste ce qu’il faut pour se donner à fond, autant physiquement dans les manœuvres, que mentalement dans la tactique. C’est mieux qu’une séance de gymnastique ! » plaisante Jean Rougnon (CNTL), vainqueur de cette Quadrasolo 2016 en duo avec Joel Xiberras (Société Nautique de Marseille) à bord Long Nose X, un Farr 30.
>> Voir le classement des Duo <<

Côté Solo, la bataille fût âpre entre le belge de St Tropez Guy Claeys, à bord du JPK 1010 Expresso 2, et Christophe Barrue, hyérois aux commandes d’Euro-Voiles, un Sunfast 3600. Mais la régularité du premier, vainqueur de 5 sur 7 courses retenues, lui assure la tête du classement général. « Naviguer en solitaire c’est indescriptible : on est dans un autre état d’esprit, seul contre les autres mais aussi avec soi-même. La victoire en solitaire, c’est une fierté immense. »
>> Voir le classement des Solo <<

Si l’esprit de compétition ne faisait aucun doute sur l’eau, l’ambiance tournait volontiers aux retrouvailles entre vieux copains une fois franchie la ligne d’arrivée. « C’est ce qui fait tout le charme de cette régate : 70 coureurs, dont la plupart se connaissent depuis des années, qui se retrouvent pendant toute une semaine chaque soir en étape, ça crée une convivialité unique. » sourit Jacques Silve, vice-président de La Nautique et coureur en duo avec Jean-Luc Neri, par ailleurs salarié du club organisateur. « Nous disons cela chaque année, mais c’est la vérité : nous sommes très contents de cette édition de la Quadrasolo ! D’autant plus que l’on voit revenir en duo des participants qui couraient en solitaire il y a quelques années. Cela nous prouve que cette régate à une âme particulière, qui donne envie de revenir. »

Nul doute que Jean Chapel, initiateur de la régate avec son association Les Vieux Safrans, et les bénévoles de la Nautique y sont pour beaucoup : comité de course, jury, mouilleur, viseur, reporter d’images (parfois même en direct-live sur Internet !)… La Quadrasolo n’aurait pas pu avoir lieu sans eux, nous les en remercions ! Merci enfin à la Société nautique des Mouissèques pour avoir accueilli la régate si chaleureusement à la Seyne-sur-mer, et au Cercle de voile de Martigues pour avoir préparé un taureau à la broche que nous aurions adoré déguster en leur compagnie !

Rendez-vous à la prochaine régate !

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Résultats et classements par course : cliquez dans l’onglet « Résultats » de la page de la régate.
Revivez l’ambiance de la régate en vidéo ici et sur Facebook.
Les photos de la course par Jean-François Canavaggia : cliquez sur l’onglet « Photos ».

Et une nouvelle Giraglia gagnée pour Laurent Camprubi !

Après une superbe première place à la Giraglia, Laurent Camprubi raconte sa course…

“La Rolex Cup Giraglia en Solo était l’un de mes objectifs 2016, une course et un parcours que j’apprécie particulièrement, et que j’ai gagné en overall avec Alizée en 2013.

Les Solo et Duo partaient en dernier, 270 bateaux oblige…

Bon départ et très petit temps dans la rade de St tropez,  j’ai rapidement rattrapé les équipages partis 20′ plus tôt. Se retrouver en solo au milieu d’une telle flotte est un instant magique, on est tout le temps au contact et à la lutte avec d’autres bateaux ce qui est très motivant!

Je passe la première marque au large de Camarat déjà dans la première moitié de la flotte, pour une remontée au près vers la Giraglia dans un petit temps assez complexe…en effet les fichiers sont contradictoires, et aucun ne colle à la réalité! pour ma part, j’opte plutôt au sud de la route, sans être extrême et surtout en exploitant toutes les bascules de vent pour rester sur le bord rapprochant.

Au petit matin je suis bien placé, un peu plus nord que la majorité de la flotte, il y a des zones de molle à éviter et encore beaucoup de places à gagner…je me recale vers la corse, pour toucher enfin un flux de NW 8/10N qui m’amènera jusqu’à la Giraglia sous spi.

J’ai pu engranger quelques siestes de 15′ la première nuit, donc plutôt en bonne forme, bien alimenté, et je profite de ce dernier bord sous spi pour prendre encore un peu de repos car je sais que la météo sera musclée après la Gira, et qu’il faudra tout donner car je vois mes adversaires direct sur l’AIS qui ne sont qu’à 6/7 miles derrière moi.

Au passage de la Giraglia à 18h32, je passe sous solent, et j’envoie mon spi lourd pour un largue serré (110°du vent réel), dans un vent qui est passé au 235 pour environ 20/22N.

Une heure plus tard, j’entends à la VHF les 2 JPK Léon et Expresso passer la Gira, il faut donc que je leur prenne 1H30 sur la descente sur Gênes en 86 miles…le challenge est difficile mais j’y crois et ma détermination est énorme! 😤  Je décide de passer sous grand spi car chaque seconde va compter, et je sais que mon bateau est capable de supporter cette charge. le vent est maintenant établi à 25/30N au 225 , et je suis déjà régulièrement à 14/15N de vitesse…le grand pied

A la tombée de la nuit, le coup de vent annoncé rentre brutalement, et me voici sous grand spi avec un 30/35N établi, les rafales deviennent de plus en plus violentes et mes surfs atteignent régulièrement les 18/19N, ça commence à être chaud, mais le bateau est bien équilibré et accélère très fort dans les rafales sans se coucher. Les autres bateaux sont sans spi ou en vrac, je dépose la flotte, j’ai l’impression de voler, ce bateau est absolument magique, les miles défilent à une vitesse incroyable !

 

Vers 22h30, la mer s’est formée et commence à déferler, ma situation est précaire, je tiens bon pour prendre tout ce que je peux mais une rafale et une déferlante plus violente que les autres me mettent au tapis…je tente de repartir en vain, je risque de casser le matériel et décide d’affaler le spi, je repars GV haute avec solent.

Le vent est établi à 38/40N au 235, et l’angle plus serré me permet une vitesse régulière à 14/15N avec des pointes à 20N dans une mer énorme et limite safe…c’est vraiment très très chaud, mais je ne lâche rien, attaché très court et en permanence sous l’eau! Je passe quelques bateaux en difficulté, et la VHF est très active, j’imagine la situation des équipages peu aguerris, dur dur (2 équipages ont été hélitreuillés pour casse de gouvernail, cela donne une idée des éléments déchainés 😱)

A 8 miles de l’arrivée le vent molli à 25N, j’ai l’impression d’être à l’arrêt, mais la mer est énorme, voire dangereuse, je ne peux pas renvoyer le spi.

Je passe la ligne d’arrivée à 2H26′, soit 7H56′ pour faire les 86 miles à près de 11N de moyenne 

Le résultat est à la hauteur de mon engagement et de ma détermination!

Je finis premier Solo en réel et compensé, et j’inscris mon nom pour la deuxième fois sur cette épreuve, cette fois en Solitaire, un énorme plaisir et une grande satisfaction

Pour infos, je finis 65ème temps en réel de toute la flotte, et 2ème en compensé derrière TIP le vainqueur Overall (11′ en réel derrière Richi mon coach qui naviguait sur le A40 glen Elen ;-))


Prochain RDV samedi prochain sur la Duomax que je vais partager avec mon ami Mike Cohen, pour tenter encore une fois de faire briller les couleurs de la Nautique, cette fois en terre Catalane

Merci à tous pour votre soutien et vos encouragements

 

Laurent

400 miles de St Tropez : une édition haute en couleurs pour nos sportifs et deux marches de podium pour la Nautique!

400 MILLES DE ST TROPEZ : LAURENT CAMBRUBI ET PIERRE QUIROGA ARRIVENT 2è et 3è DE LA COURSE ! 

 Le retour de Pierre à la fin de cette incroyable épreuve…

 

– 2ème compétition de l’année
– 1 tour de Corse
– 2h34 de sommeil en 3 jours
– 0 à 35nds de vent 
– 15 solitaires
– 3ème à l’arrivée
– 2 heures de black out
– 2 leçons à retenir

 

Pierre nous raconte sa première participation aux 400 milles en solitaire…

“Que ce fut intense !!! Je pense que je vais beaucoup le repéter en cette première année de figaro mais ces marins ont une réelle capacité à se surpasser dans l’épuisement …

Après 24 heures d’un convoyage plutôt calme entre la baie d’Aigue Morte et St Tropez seulement quelques jours après la fin de la Figaro Golf nous avons profité des deux jours de jauge sécurité pour nous reposer au port. Au briefing de vendredi le parcours tombe, ce sera un tour de Corse par la côte Est dans des conditions plutôt clémentes, ça c’est pour la théroie … !

En pratique, départ samedi à midi dans un vent de secteur ouest quasi nul, on mettra du temps a s’extraire du golf de St Tropez. Dès la sortie, deux options se dessinent :
– au nord de la route, avec une perte importante en début de course puis un gain fort sur l’arrivée du Cap Corse
– au sud de la route, option que je choisis, un gain fort au début et une arrivée plus compliquée au prés dans du vent sur le cap corse

En cette première nuit dans des conditions très agréables je me défonce pour essayer d’appliquer ma stratégie, partir fort puis essayer de tenir ! Je navigue au devant de la flotte des solitaires et me bataille même avec des équipages et des bateaux de plus grandes tailles, une première satisfaction, comme prévu j’ai une bonne avance sur les bateaux qui sont au nord, je ne lâche rien, aucun mètre je reste toute la nuit sur le pont à régler les voiles, l’avance est confortable mais je me doute que les habitués des lieux vont revenir sur l’option nord en arrivant sur le cap Corse, au petit matin c’est la douche froide, ce que les Corses appellent la “braffe + TVA”, c’est un vent de nord-est (vent de 25nds) avec une accélération sur la pointe Corse ! La “TVA” fait monter le vent à 30-35nds), je me retrouve au prés et comprends très vite que je vais devoir tirer des bords pour passer la pointe … Les copains qui sont au nord arrivent pleine vitesse et n’auront pas de virements … Aie aïe aïe, ça va piquer à l’addition … ! 
Au passage du Cap Corse c’est plus de 8 milles de retard sur le premier figaro …

==> Leçon n°1 : en voile on n’invente rien, l’expérience fait souvent la différence, pour la prochaine fois je me contenterais d’un petit décalage et pas d’une option stratégique

Briefing météo du matin par VHF, le comité de course nous annonce une descente musclée et rapide avec un vent de 25-30 noeuds le long de la côte Est le tout sous spi, voilà une première occasion de revenir sur la concurrence, objectif de la journée ; on prend des risques et on met la gomme tant que le bateau le supporte, j’ai une journée pour faire baisser le nombre de milles jusqu’au cap Sud Corse, le bras de fer commence ! A ce jeu je suis satisfait de ma prestation, sous grand spi la majorité du temps je double Laurent.Camprubi au milieu de cette descente, je reviens à 2,3miles des deux bateaux leaders en bas ! Passage des Iles Lavezzi entre les cailloux puis rideau … Une grande barre blanche sans vent nous attend, le début de la seconde mi-temps du match qui s’annonce cette fois plus mentale que physique.

Ce stop permet aux 4 figaros de se regrouper à quelques mètres les uns des autres, on s’arrache toute la nuit pour essayer de gagner le moindre mêtre, cap après cap les classements évoluent, je me retrouve en tête au cap Muro, sauf que … sauf que ça fait déjà 35heures que je tire sur mon corps sans le moindre repos, j’attends la moindre occasion d’un vent stable pour aller dormir. Aux alentours de 4h10 je rentre dans le bateau me faire une boisson chaude afin de rester éveillé quelques minutes de plus, les voiles flappent, l’anémomètre affiche 0,7nds, c’est le calme plat … involontairement je vais m’écrouler et m’endormir dans le fond du bateau … Un sommeil qui va durer 2 heures environs, un black out total à 60 mètres des rochers, le pilote éteint, le bateau tournant dangereusement en rond…
Mike Cohen, marin d’expérience et excellent compétiteur, remarque bien que ce n’est pas une bulle de vent ou autre mais que j’ai un souci : il m’appelle alors sans relâche entre VHF, téléphone satellite et GSM … après 20 minutes de tentative il parvient à me réveiller, choqué, je reprends mes esprits, remet le bateau dans la bonne direction et essaie de comprendre ce qui vient de m’arriver … MERCI A MIKE, sans lui et avec les rochers à côté, les problèmes auraient pu être grave !

==> Leçon n°2 : gérer ses dépenses énergétiques, ne pas laisser le bateau sans pilote, faire preuve d’un sens marin et savoir oublier la compétition quand il s’agit de la sécurité des autres.
Il arrivera la même chose à Mike quelques heures plus tard sur la sortie de la Corse … personne pour le prévenir ou prendre de ses nouvelles !

Etre marin c’est un ensemble de choses qui font que la personne s’aura en permanence faire la part des choses entre compétition intense et sécurité des hommes. C’est vraiment la grande leçon de cette compétition. Nous faisons un sport individuel mais personne ne nous surveille, en cas de soucis nous sommes dépendant des “adversaires” qui nous entourent.

Sur le dernier bord entre la Corse et St Tropez nous prenons 30noeuds de Nord-Est, changements de voiles, prise de ris, à ce moment je suis 5 milles derrière les deux leaders qui se battent à quelques metres, je decide de tenter le tout pour le tout, je monte de quelques degrés au dessus de la route puis arrivée à mis chemin j’envois mon petit spi, il est 19h c’est ma troisième manoeuvre de voile en moins de 3 heures … ça fonce à 15noeuds, le bateau plane mais c’est chaud, je fais quelques départs au tas, le bateau reviens à chaque fois, je suis scotché à la barre et n’ai pas moyen de voir si je gagne ou perds de la distance … il faut rester hyper concentré pour ne pas perdre le spi et risquer de casser quelque chose, les muscles se crispent et la fatiguent pointe le bout de son nez … la même fatigue que celle vécu la veille au cap Muro, je décide alors d’affaler le spi , et de régler le bateau pour faire route direct vers l’arrivée, après une heure à la barre je commence à me sentir de plus en plus fatigué, des hallucinations apparaissent dans ma voile que je fixe en permanence, des visages, des bateaux … j’ai l’impression que d’autres bateaux m’entourent, je parle seul … bref en plein délire, flippant !
J’appelle Mike (bateau le plus proche de moi) à la VHF pour lui signaler que je pars en cacahouète, le branche le pilote auto et vais dormir, pas facile quand on est trempé que l’on tremble de froid et que le bateau tape dans les vagues, en manque de lucidité je ne me rends pas compte que le vent baisse, je reste sous 1 Ris et Solent, Mike 1mille derrière moi me rattrape petit à petit, la troisième place est en jeu mais mon corps me dit stop, je finirais la course à l’intérieur du bateau et vais perdre 2 milles sur Mike, mes mains me fond souffrir, je n’ai plus la force de tirer sur le moindre bout, à quelques milles de l’arrivée je renvoie malgré tout la GV pleine, les deux premiers bateaux viennent d’arriver, mon objectif et de réduire au maximum le temps qui me sépare de cette ligne.

A l’arrivée sur St Tropez Tintorelle skippé par Mike Cohen décide de faire l’impasse sur la ligne d’arrivée, une décision liée à l’esprit des autres concurrents en terme de sécurité pendant cette course … Pour ma part je coupe la ligne d’arrivée en 3ème position, autre que le classement c’est un sentiment d’être allé au bout de soit, d’être resté au contact des plus expérimenté de la flotte et ce malgrés mes problèmes, satisfait d’avoir bouclé ces 400 milles pour la première fois !!!!

–> Ce que je retiens de cette course c’est vraiment l’état d’esprit dans lequel doit être un marin au départ d’une telle course, nous évoluons dans un environnement qui peut être dangereux la fatigue est un élément qui amplifie cette insécurité, on ne s’en rend pas bien compte mais seul à bord après 48heures de vent fort même si le vent est très faible il est facile de glisser et tomber à l’eau …
Je remercie sincèrement le comportement marin de Mike Cohen qui a su mettre la compétition de côté pendant un temps pour s’assurer de la sécurité d’un concurrent (moi), j’ai beaucoup appris d’un point de vue technique sur ce tour de Corse mais l’état d’esprit à avoir quand on part en mer seul est vraiment l’aspect le plus marquant de cette compétition.

Je remercie également l’organisation, le club de St Tropez pour cette compétition que je recommande à tous !

Bravo à Laurent Camprubi, licencié à la Société Nautique de Marseille, pour cette belle victoire !”

 

Discipline : Figaro II
Poste : Barreur
Né(e) le : 23/04/1960

Champion d’aviron, de moto, de voiture, ex marthonien, Laurent Camprubi aime les défis endurants nécessitant une préparation. Rien n’est fait au hasard, lorsque Laurent Camprubi se lance un nouveau défi, il s’en donne les moyens et tous les moyens sont mis en oeuvre pour la réussite. Son prochain défi, courir la Generali Solo, une course au large de 3 étapes et 2 Grands Prix. Inscrit depuis 2014 au Centre d’Entraînement de Course au Large de Méditerranée, Laurent Camprubi veut batailler avec le plus haut niveau mondial de la Course au Large en Solitaire. Pour la réussite de ce nouveau défi, Laurent s’est adjoint les services de son coach d’équipage Richard Sautieux et d’un préparateur physique, Pierrick Arrighi, en plus de ses entraînements au CEM.

En 2016, son objectif était de remporter le championnat Méditerranée en Solo, pour sa première édition : objectif atteint !

A la barre de son monotype Figaro 2, il finit premier avec 238 points (31 points devant le second, un JPK 10.10), second des 400 miles de St Tropez (à 41 secondes du premier après plus de 60 heures de course), et gagne la Giraglia Rolex Cup (plus de 3heures devant le second). Il a également participé à la Quadrasolo organisée par la Nautique, où il termine 5ème.

Figaro II : course au large en solitaire

Programme : objectif championnat de Méditerranée en IRC solo

Mars 2016 :
– Figaro golf
– 400 mn St Tropez
– SNIM

Juin 2016:
-Giraglia Rolex Cup

Août-Septembre 2016 :
– QuadraSolo

2016
2è aux 400 miles de St Tropez
1er à la Giraglia Rolex Cup
5ème à la Quadrasolo 
 
 
2015

1e aux Hyères Series (IRC2)
3e à la Semaine de Porquerolles (IRC2)
2e à la SNIM (IRC2) 

2014

1e Duo Port Grimaud
1e Hyères Series
1e Duo sail 
1e Quadrasolo Méditerranée
1e SNIM (IRC2)
1e Trophée Sémac (IRC2)
Champion IRC Double Méditerranée 

2013

Champion IRC1 Méditerranée
1e overall Rolex Giraglia
Champion IRC Double Méditerranée
1e Duo Cipriani 
1e Quadrasolo Mediterranée 2013

2012

1e Massilia (IRC4)
1e SNIM (IRC4)
1e Quadrasolo Méditerranée

2011

1e Trophée Sémac (IRC4)

2010

Champion IRC4 Méditerranée 
1e Massilia (IRC4)
1e Semaine de Porquerolles (IRC4)
1e Mediterranean Trophy (IRC4)
1e  Voiles de St-Tropez (IRC4)